Enseigner pour combattre les théories du complot
Les théories du complot pullulent dans le paysage médiatique, et c’est un danger réel en période de crise. L’impact de la désinformation a été considérable durant la crise sanitaire, et constitue parfois même un enjeu géopolitique pendant les conflits. Dans les classes, les élèves sont doublement touchés par le phénomène : il s’agit d’un public qui s’informe beaucoup sur un espace numérique très ouvert au complotisme, avec souvent un manque de recul certain. Petits exemples de ressources utiles pour armer élèves et enseignants.
Commençons par la presse écrite : le numéro 349 du 1hebdo, qui date de juin 2021, peut être commandé en ligne facilement. Vous y trouverez, outre un journal particulièrement original dans sa forme, une compilation de très bons articles accessibles dès le collège pour certains d’entre eux, mais surtout une somme de ressources intéressantes, à la mode du 1hebdo, c’est-à-dire en donnant la parole à des journalistes bien sûr, mais aussi à des photographes, des dessinateurs, des artistes…
A la radio, les émissions qui luttent contre les théorie du complot sont souvent accessibles à un public jeune : France Info se fixe en la matière des objectifs ambitieux avec plusieurs émissions, dont « le Vrai du Faux », ou encore l’excellent « Complorama ». Les journalistes se mobilisent parfois : l’association « FakeOff » intervient dans les classes pour organiser des ateliers de sensibilisation.
Et enfin, parlons de la créativité des enseignants eux-mêmes ; les lycéens de Bondy créent avec leur professeur une vidéo qui deviendra virale : un faux documentaire sur les chats qui décrypte la mécanique du complotisme. En dehors d’être hilarant, le documentaire, accompagné d’une fiche d’activité bien ficelée comme celle construite par les enseignants de Mayotte, et vous avez une des plus belles collaborations pédagogiques françaises au service de l’éducation aux médias et à l’information. Et nous disons bravo !
Adage ou la nécessité du recensement
Mais qu’est-ce donc ? Vous me direz : nous sommes très créatifs, nous savons inventer de nouveaux acronymes. Sans doute faudrait-il un jour établir un lexique à l’usage des personnels, avant de penser aux malheureux qui entrent dans une carrière d’enseignants. Et vous auriez raison. Mais là, pardon, ça sonne bien.
Adage est l’application dédiée à la généralisation de l’Éducation artistique et culturelle. Pour simplifier, c’est un annuaire. Vous connaissez tous des projets ou des actions culturels qui se tiennent dans votre établissement, dans celui d’à côté, mais en connaissez-vous d’autres ? Adage est l’outil qui recense toutes ces initiatives pédagogiques issues du terrain, vécues dans les établissements de toute l’académie. Mais Adage est aussi l’annuaire qui va cartographier les artistes, les structures culturelles qui peuvent vous aider à construire ces projets. C’est donc à la fois une liste de contacts précieux, un recensement qui ouvre la voie à une meilleure collaboration entre les équipes, en plus d’être en soi un moyen de valoriser les actions culturelles entreprises. Ni une, ni deux, à vos souris sur Partage. Plus d’explications en quelques pages plus complètes sur https://www4.ac-nancy-metz.fr/eac57/adage/
Acteur de terrain : l’association Jets d’Encre
Qui de mieux qu’un enseignant avec une solide expérience en matière d’éducation aux médias pour nous parler de l’association Jets d’Encre en quelques mots ? Vincent Decombe est professeur d’histoire géographie au collège de Jarny, mais a participé à des actions organisées par Jets d’Encre depuis 2016, avec un souvenir marquant en juin dernier, lors de son passage au festival Espresso, avec un groupe d’élèves issus de son ancien établissement de Behren-lès-Forbach. «Le festival Espresso, c’est en trois mots une nuit blanche journalistique. Les élèves ont 15 heures pour rédiger un journal papier, avec des thèmes imposés et une limite de 10 pages. Au menu à titre d’exemple, le thème intitulé ‘’Qu’est ce qu’on foot au Qatar ?’’, et une ambiance formidable... L’association est composée de jeunes journalistes ou d’étudiants de moins de 25 ans. Le ton est assez déjanté mais toujours sérieux et instructif, ce qui attire évidemment les élèves». Découvrez l’ensemble du travail mené par cette association qui soutient la presse d’initiative jeune à l’adresse : https://www.jetsdencre.asso.fr/
Agenda
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